Angoisse
Me voilà assis à mon bureau. Les angoisses me reprennent. Sourdes, stériles, inutiles. Je me prends à me faire du mauvais sang pour une pécadille. Toujours cet esprit qui déforme, qui s'étend. J'ai conscience de cette dilatation qui accentue le malaise.
Pourquoi dois-je toujours me retrancher derrière une quelconque peur pour exister. Depuis des années je suis esclave de ces craintes. Non ! pas esclave, car j'ai conscience de cette inutilité et pourtant, quand tout va bien, il m'arrive de la rechercher dans les limbes de mon coeur et la remonter jusqu'à ma conscience pour souffrir avec discernement.
Je m'affole quand le bonheur est complet. J'ai pris l'habitude de créer un léger tourment dans les instants les plus heureux. Une sorte de carapace qui limite l'espace entre la joie et la douleur au moment de sa survenue. Cette douce folie ne m'apporte cependant aucun réconfort. Est-ce un mal nécessaire ?